jeudi 27 juin 2013

Agression sur la Matane

Je viens de recevoir une photo d'un ami pêcheur qui me montre la dernière agression que vient de subir la Rivière Matane. Je fréquente moins cette rivière depuis quelques années mais plusieurs de mes meilleurs souvenirs de pêche sont reliés à cette rivière des plus accessibles.

Certaines lois provinciales mentionnent que la coupe d'arbres est interdite à moins de 60 mètres des rives d'une rivière à saumon. Ces lois et règlements ont été mis en place pour protéger cette espèce très vulnérable aux changements qui peuvent survenir dans son écosystème.

Il y a quelques années, un propriétaire riverain avait utilisé de la grosse machinerie afin de tracer un chemin à seulement quelques pieds de la rivière dans la montagne longeant la fosse Métropole. À ce moment, des plaintes avaient été logées auprès de différentes autorités municipales. régionales et provinciale mais le tout était mort au feuilleton suite à une partie de balle de chacune des autorités concernées. Le propriétaire riverain pour sa part disait avoir ouvert un vieux sentier existant.

À la lumière de la photo reçue, il faut croire que ce riverain avait déjà planifié un développement et que le chemin ouvert n'était que la première étape de son projet. Cette fosse qui au début des années 1990 offrait un des plus beaux panorama sur la rivière a perdu tout son cachet suite aux travaux exécutés dernièrement. Une grande section de la montagne a été déboisée complètement jusqu'à la rive et plusieurs arbres le long de celle-ci ont été abattus pour faire place à un long trottoir de bois menant à un kiosque vers l'aval. La fosse est maintenant menacée par des dépots de sédiments qui couleront à la rivière dès les premières grosses pluies. Si on ajoute à ce facteur la possibilité que de grands vents viennent aussi y faire tomber à la rivière des arbres qui ne peuvent plus compter sur la force du nombre, tout est en place pour un scénario pas trop joli dans les prochaines années.

Le mal est maintenant fait et si les autorités avaient pris au sérieux la plainte formulée par les pêcheurs il y a quelques années nous n'en serions pas là où nous en sommes. Le paysage ne peut reprendre son aspect d'antan  même si on exigeait du riverain de procéder à un reboisement. Nous vivons au Québec et cela prend des décennies à un arbre avant d'atteindre sa maturité.

Semble-t-il que le jeu de balle ou de lavage de mains a recommencé de la part des autorités chacun passant la patate chaude à son voisin. Des pêcheurs et la FQSA ont envoyé des lettres demandant une action immédiate mais j'ai bien peur que tout comme la dernière fois rien ne bougera. Le problème avec nos sociétés modernes c'est que rien ne peut freiner la sacro-sainte économie. Nous nous dirigeons vers un mur à pleine vitesse mais tous se disent que ce n'est qu'une illusion. Or, dans la vie, la réalité frappe plus fort que les mirages.

Ci-joint, lien menant vers un article de journal où une photo montre l'aspect actuel de la fosse:

http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201308/09/01-4678654-fosse-a-saumon-de-la-riviere-matane-le-deboisement-seme-lindignation.php


COMMENT CETTE HISTOIRE AVAIT DÉBUTÉ IL Y A PRÈS DE 4 ANS: LIRE SUR QUÉBEC PÊCHE :

http://www.quebecpeche.com/forums/index.php?/topic/63956-fosse-metropole/

De retour de Bonaventure

Nous sommes de retour de la Bonaventure où nous n'avons pêché que 4 journées durant notre séjour. À notre arrivée à la fin de mai, la rivière s'était emballée suite à de fortes pluies qui devaient durer plusieurs jours. Ma blonde, peureuse comme une belette,  ne semblait dormir que d'un oeil les premières journées redoutant le coup d'eau qui viendrait mettre en jeu ses journées de pêche. Il faut dire que voir passer des arbres et des parties de quai à toutes les minutes n'a rien de trop rassurant mais on peut toujours compter sur la sécurité civile dans ces occasions.

Lors de notre première journée de pêche, nous n'avons vu aucune manifestation de salmo salar et la journée s'est terminée par un blanchissage.

 À la deuxième journée, j'ai perdu un deux ans de mer d'environ une dizaine de livres dans le milieu de la Fosse Le Malin. Alors que je pêchais avec une soixantaine de pieds de ligne, j'ai remarqué un marsouinage à environ 30 pieds de la rive vers l'aval. Le temps de ramener de la soie et de faire cinq ou six lancers dans le secteur prometteur, salar m'a fait le plaisir de s'emparer de ma mouche de style Corneille avec quelques brins de Krystal Flash noir dans l'aile. Ce plaisir fut toutefois de courte durée, une ou deux minutes plus tard, voulant sans doute me montrer à quel point il était beau avec sa belle livrée couleur argent neuf, il y allait d'un saut digne des meilleurs olympiens alors que j'y allais de mon salut des plus respectueux. Malgré toute mon attention, ma joie naissante s'est transformée peu après en heureuse résignation quand j'ai senti l'hameçon lâcher. Au moins j'avais eu de l'action.

Quelques jours plus tard, toujours au Malin mais cette fois près du pied de la fosse, Jo a eu le bonheur de se connecter à un beau saumon de 10-12 livres qui lui a donné un peu de fil à retordre en utilissnt le courant qui prend de la force à cet endroit. Mais se servant de son expérience elle a réussi à amener le poisson près du bord en une dizaine de minutes. Alors qu'elle s'apprêtait à gracier le saumon, ce secteur de la rivière regorgeant de belles grosses pierres rondes et limoneuses lui fit comprendre qu'il est bon  à l'occasion de porter des bottes cloutées à la place de semelles feutrées. J'étais à fouiller dans mes poches pour trouver la caméra afin d'immortaliser la scène quand j'entendis un bruit de pierres qui roulent sur le bord de l'eau et en me relevant les yeux, j'y ai vu ma blonde couchée sur le dos avec salar bien étendu sur ses cuissardes. Plus de peur que de mal mais elle en gardera cependant un beau souvenir de vacances avec un bleu de cinq pouces de diamètre sur une cuisse mais parait-il qu'il faut souffrir pour être bonne. Salar est retourné retrouver les siens bien heureux d'avoir fait notre journée.



Jeudi le 20 juin avons pêché mais sans succès les saumons présents dans le secteur avaient décidé de monter la rivière. À notre départ à 8 heures samedi matin le 22 juin, des saumons frais étaient de nouveau présents dans les fosses Roche et Green, quatre d'entre eux avaient déjà succombé aux offrandes des pêcheurs matinaux.

Pas beaucoup de canots, kayaks et rabaskas vus en juin mais de nouveaux joueurs ( rafting) sont venus s'ajouter à la liste déjà grande des plaisanciers.À quand les Jet-Boat et les Sea-Doo sur les rivières à saumon.

Profitons de cette pêche agréable pendant qu'il est encore temps car le futur me semble incertain avec les activités qui se multiplient au fil des ans sur les lieux de reproduction et cela sans compter le réchauffement des océans, les évasions des cages des saumons d'élevage, truites arc-en-ciel  et autres puis récemment le bar rayé qui vient de s'ajouter à l'équation dans la Baie des Chaleurs.